Portraits Vignerons - Je milite pour les cépages rares et oubliés - Les Grappes

"Je milite pour les cépages rares et oubliés"

Mis à jour le 14 décembre 2022

Journal Intime #2 : J’étais l’archétype de la fille urbaine surbookée. J’ai quitté les plateaux télé pour devenir vigneronne : le choix d’une vie.

Je ne regrette pas de m’être lancée dans l’aventure !

Marc et Laetitia

De  l’enthousiasme certes, mais aussi une bonne dose de stress, un brin de fatigue, un zeste de surmenage… Bref l’archétype de la fille urbaine surbookée. Voilà ce que vous vous seriez dit si vous m’aviez croisé il y a quelques années !

L’enthousiasme est toujours là. Pour le reste, ma vie a changé l’an dernier quand j’ai décidé de reprendre le domaine viticole familial situé dans les Alpes du Sud. Autant vous le dire tout de suite : je ne regrette pas de m’être lancée dans l’aventure !

Ce domaine, ce sont onze hectares de vignes et une particularité : il pousse sur nos coteaux un cépage rare et oublié de l’Arc Alpin : le mollard (littéralement « petit mont », « petite montagne »). Mon père s’est battu pendant 15 ans avec l’aide de l’Institut Français de la Vigne pour le réhabiliter.

 

Le mollard est le cépage rouge emblématique des Hautes-Alpes

Le mollard est le cépage rouge emblématique des Hautes-Alpes. Il fait partie intégrante de l’histoire de la vigne dans nos vallées. Il bien adapté à l’altitude et au terroir montagnard. Les cuvées qui en sont issues donnent des vins rouges légers et fruités qui ne dépassent pas les 12 degrés d’alcool. Leur couleur tire sur le rubis intense. Leur nez, épicé et légèrement poivré, est caractéristique du cépage.

Pourtant, dans les années 80, de nombreux vignerons décident de l’arracher pour le remplacer par des cépages internationaux comme le cabernet ou la syrah et plaire ainsi à un large panel de consommateurs.

Des parcelles de mollard subsistent alors dans les Hautes-Alpes, mais faute de renouvellement, leur état sanitaire se dégrade et le cépage se retrouve menacé de disparition

Dès le début des années 90, conscient du potentiel  de ce cépage et soucieux de préserver la biodiversité, Marc, mon père, se lance dans une expérimentation pour sauvegarder le mollard. Il fait alors figure de pionnier et peu de vignerons misent sur sa réussite !

Il sélectionne patiemment les plants les plus sains et vigoureux du vignoble haut-alpin. Après 10 ans d’études, deux de ces plants sont finalement choisis pour être conservés et reproduits afin de relancer la production de mollard. Au début des années 2000, une « vigne mère » est plantée et entretenue par le domaine Allemand.

 

L’aventure est longue et coûteuse

L’aventure est longue et coûteuse, mais le travail de Marc finit par porter ses fruits. En 2005, Le mollard fait son entrée officielle au catalogue français des cépages. Une belle récompense pour le vigneron et les institutions qui l’ont soutenu !

Ce travail de sauvegarde m’a fait prendre conscience de l’incroyable richesse dont recèle nos terroirs… Partout en France, des vignerons se battent pour la diversité des arômes et des plaisirs contre la standardisation et l’uniformisation des goûts !

 

Retrouvez mes vins sur Les Grappes

 

Laetitia Allemand, vigneronne du Domaine Allemand

Envie de goûter les vins de ce domaine ?

Livraison en 3/5 jours ouvrés OFFERTE dès 6 bouteilles

Vous pourriez aimer...