D’où vient la biodynamie ?

La biodynamie est une des grandes tendances du moment dans l’agriculture et touche pour une grande partie la filière viticole mais peut aussi s’appliquer à d’autres types d’exploitations agricoles.

Tout d’abord, qu’est ce que la biodynamie ? La biodynamie est un mode de culture plus poussé que la culture biologique. La biodynamie a donc un cahier des charges plus lourd qu’en bio. Dans les 2 cas, l’utilisation des produits phytosanitaires est limitée voire interdite. La biodynamie a souvent des doses d’intrants encore plus faibles qu’en agriculture organique, notamment sur les doses en souffre. Les autres grandes différences de la biodynamie par rapport au bio est la rotation des cultures, le chargement adapté (sur les densités d’occupation) et surtout l’influence de la Lune et des planètes, ce qui fait que les travaux à la vigne doivent être basés sur les rythmes du Soleil et de la Lune.

Souvent remise en cause de par son manque de preuve scientifique, la biodynamie s’est révélée pour beaucoup de producteurs comme un moyen d’être véritablement respectueux et en phase avec la nature et de mieux révéler le terroir.

 

 

Des origines allemandes

 

En 1924, Rudolf Steiner (1861 – 1925) donne le « Cours aux agriculteurs » en Allemagne à une poignée d’agriculture souhaitant éviter l’utilisation de pesticides et de fertiliseurs en plein développement à cette époque.  Ce cours peut être considéré comme le premier cours d’écologie générale qui offre des perspectives sur la coévolution de la Terre et de l’être humain dans un contexte élargi jusqu’au cosmos. Il s’agit des fondements de la biodynamie.  C’est un manuel pratique d’agriculture qui fournit des bases méthodologiques pour travailler (fumure, compostage, élaboration des préparations, régulation des nuisibles, alimentation animale, etc.). C’est aussi une base de travail pour un cheminement intérieur qui puisse permettre l’acquisition de nouvelles aptitudes pour soigner la Terre et l’alimenter.  

Steiner, s’il n’en reste pas moins le fondateur de la biodynamie s’est fortement inspiré de Goethe (1749 – 1842) qui considérait déjà la plante dans son ensemble dans son essai publié en 1829 : La Métamorphose des plantes. Goethe théorise le fait de « d’appréhender la plante dans sa globalité et non dans ses infimes parties dissécables » (Guichard, 2017) à l’inverse de nombreux scientifiques de son époque. C’est le seul moyen de saisir sa nature profonde et pouvoir ainsi l’aider.

 

 

L’arrivée en France de la biodynamie

 

La biodynamie est arrivée en France en 1925 soit un an après le Cours aux Agriculteurs donné par Rudolf Steiner en Allemagne grâce à un premier domaine agricole qui s’y est converti en Alsace. En 1928 en Allemagne, la coopérative Demeter voit le jour et connaîtra sa version française en 1979. Mais déjà en 1958 l’association de culture biodynamique est créée à Strasbourg et compte un peu plus d’une centaine de membres. L’agriculture biologique (AB) quant à elle, est  reconnue en France en 1981, ce qui en fait un mouvement bien plus récent.

Aujourd’hui en France, c’est Nicolas Joly qui est considéré comme le père de la biodynamie appliquée à la viticulture. Débutée en 1984 sur son vignoble de la Coulée de Serrant (vignoble de 7 hectares dans la Loire), il cite à propos de la biodynamie dans son ouvrage “Le vin du ciel à la terre : la viticulture en biodynamie” en 1997 : « Peu à peu, j’ai vu renaître la nature ».

La biodynamie aujourd’hui en France

 

Aujourd’hui l’ensemble des associations sont réunies sous l’égide du Mouvement de l’Agriculture Biodynamique (MABD) représentant ainsi 450 producteurs dont une grande majorité de viticulteurs. Si l’on considère les domaines certifiés Demeter (325) ainsi que ceux adhérents au syndicat Biodyvin (135 en 2017), on estime à environ 450 le nombre de domaines viticoles qui pratiquent la biodynamie, certains étant adhérant aux deux organismes.  Cela représente aujourd’hui 1% du vignoble français.

Le nombre de domaines viticoles certifiés est en constante augmentation depuis 5 ans à raison de 15% par an. Plus qu’une poignée de vignerons, de grands noms de la viticulture ont rejoint le label Demeter : Château Palmer à Margaux, Château Pontet-Canet à Pauillac ou encore Marcel Deiss en Alsace. Du côté de Biodyvin on retrouve le Domaine de la Romanée Conti, le Clos de Tart ou encore Chambert à Cahors.

 

Edouard Rapp

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