Les arômes sont la partie essentielle de la dégustation olfactive, le « nez » du vin. Mais les arômes jouent également un rôle essentiel lors de la dégustation, la « bouche » du vin. En bref : le lexique que vous pourrez utiliser pour décrire vos sensations de dégustation.
L’oeil, le nez, la bouche, les trois étapes de la dégustation correspondent chacune à l’utilisation de l’un de nos sens. Mais ne nous y trompons pas, pendant la dégustation, c’est de loin notre organe olfactif qui est le plus sollicité !
Notre bulbe olfactif nous sert bien entendu à percevoir les odeurs du vin lorsque l’on en étudie le nez mais il est également stimulé pour percevoir les arômes du vin lorsqu’on l’a en bouche. En effet, la langue ne peut distinguer que 5 goûts : le salé, le sucré, l’amer, l’acide et l’umami.
Et c’est grâce à la fameuse rétro-olfaction que l’on « remonte » au maximum les arômes de la bouche vers le bulbe olfactif. Nous vous conseillons vivement de vous exercer à la rétro-olfaction, le changement de perception est immédiat et vous sentirez plus d’arômes et cela plus fortement.
Les arômes que vous sentez proviennent de trois caractéristiques/étapes de la vie du vin : le cépage, la fermentation et l’élevage.
De la même manière qu’il existe plusieurs variétés de pommes qui ont chacune des caractéristiques gustatives bien différentes (comme la Granny, la Golden, la Pink Lady, etc.), il existe de nombreuses variétés de raisins, appelées « cépages ». Chaque cépage (Muscat, Chardonnay ou encore Riesling) a lui aussi ses propres caractéristiques, notamment aromatiques.
Par exemple, le Gewurtztraminer, cépage fortement aromatique, sera réputé pour ses arômes de rose et de litchi. A l’inverse, d’autres cépages, comme le Riesling ou le Chardonnay, sont moins aromatiques et des terroirs différents donneront des expressions aromatiques distinctes.
L’astuce : souvent, les arômes de fruits frais sont directement l’expression du cépage et donc considérés comme des arômes primaires.
Le processus de fermentation est assez complexe et nous n’allons pas aller dans les détails aujourd’hui. En deux mots, la fermentation est le processus qui permet de passer du « jus de raisin » au « vin » par la transformation du sucre en alcool grâce à des levures.
Bien sûr, la fermentation est une réaction bien plus complexe qu’il n’y parait et les molécules aromatiques évoluent à ce stade. Le choix des levures revêt une dimension fondamentale dans le développement de certains arômes spécifiques. Souvenez-vous du Beaujolais nouveau banane, c’était une levure spécialement sélectionnée qui était responsable de ce goût particulier !
Comme vous vous en doutez, le développement des arômes du vin ne se stoppe pas une fois que la fermentation est terminée. Sinon quel intérêt de le faire vieillir …
A la fois pendant l’élevage (en fût de chêne par exemple) et ensuite pendant son vieillissement en bouteille, de nouveaux arômes vont apparaître (cire d’abeille pour les vins blancs par exemple, champignons dans le cas des vins rouges, etc.).
Les très grands vins peuvent se bonifier avec l’âge et développer une palette très complexe d’arômes. Mais attention, chaque vin a une durée de vie et la très grande majorité des vins se boira dans les cinq ans après sa récolte.
Le monde des arômes du vin est très riche et très complexe. Pour reconnaître plus facilement ces arômes, cherchez tout d’abord la « famille » à laquelle ils appartiennent (est-ce une fleur, un fruit rouge …).
Végétal vert : herbe, sureau, buis, genêt, lierre, fougère, mousse, bourgeon de cassis, poivron
Végétal sec : foin, herbe brûlée, tabac
Végétal aromatique : sauge, thym, sarriette, menthe, anis fenouil
Champignon : levure fraîche, levure morte, champignon frais, truffe, humus, sous bois
Les arômes végétaux dits « verts » sont souvent associés à des vins dont les raisins ont manqué de maturité. Bien sûr il est difficile d’en faire une règle générale. Car là où l’arôme de poivron vert peut être vu comme un « défaut » de maturité, l’arôme de poivron rouge est quant à lui un gage de noblesse dans les grands vins rouges …
Fleurs fraîches : rose, églantine, aubépine, chèvrefeuille, violette, pivoine, iris, narcisse, fleur d’oranger, acacia, œillet
Fleurs séchées : rose fanées
Astuce dégustation à l’aveugle : le cépage Gewurztraminer se caractérise par ses arômes prononcés de rose.
Fruits rouges frais : raisin, groseille, fraise, framboise, cerise
Fruits noirs frais : myrtille, cassis, baies sauvage
Fruits exotiques : ananas, litchis, mangue
Fruits à noyau : prune, mirabelle, guigne, prunelle, pêche, abricot
Agrumes : citron, mandarine, orange, pamplemousse Zestes d’agrumes et fruits confits : zeste d’orange
Fruits cuits : compote, confiture de fruits
Fruits secs : pruneau, amande, amande amère, noisette, noix, raisin sec, figue, abricot séchées, banane séchées, datte
Des arômes de fruits confiturés ou compotés proviennent de raisins bien mûrs ayant vu beaucoup de soleil. On retrouve ces arômes de pruneaux, compote de fraise … dans les vins rouges du sud de la France (dans le Languedoc ou le Roussillon par exemple)
Poivre, poivre vert, paprika, réglisse, persil, cerfeuil, coriandre, cannelle, clou de girofle, muscade
Bois sec, écorce, chêne, cèdre, bois exotique
Les arômes boisés sont plus ou moins nobles (les copeaux de bois « boisent » le vin sans grande nuance…). Les arômes de « cèdre » sont la marque de certains grands crus de Bordeaux.
Baume, résine, résine de pin, sapin, thuya, encens, térébenthine, camphre, vernis, eucalyptus
Brûlé, fumé, grillé, suie, goudron, café, café grillé, cacao, pain grillé, tabac, chocolat
Viande fraîche, jus de rôti, cuir, fourrure, gibier, venaison, viande fumée, musc
Miel, caramel, vanille, chocolat, praline, patte d’amande, bonbon anglais
Beurre, bière, brioche, levain, levure, pain, cidre, fromage, froment
Comme leur nom l’indique, les arômes fermentaires sont des arômes secondaires, directement liés à la fermentation. Les grands vins blancs de Bourgogne, qui fermentent pour tout ou partie en fûts, sont typiquement marqués par des arômes beurrés, briochés.
Hydrocarbure, naphte, pétrole, pierre à fusil, silex, graphite, craie
Même si une odeur de « pétrole » peut sembler une idée bizarre dans un vin, c’est pourtant la marque des grands Rieslings âgés de 10 ans ou plus …
Acétone, alcool, détergent, goût de lumière, hydrogène sulfuré
Ces arômes peu ragoûtants sont en général associés à des défauts du vin.