Mas Troqué

Mas Troqué est une cave particulière que j’ai créée en 2014. Le domaine est à Aspiran, petit village languedocien sur la rive droite du fleuve Hérault, à une quarantaine de kilomètres à l’est de Montpellier. Le vignoble de 4 hectares dispersés se compose de 6 vignes. Les sols d’origine quaternaire détritique (Villafranchien) varient d’une parcelle à l’autre passant de calcaire plus ou moins fossilifère argilo-sableux à des galets roulés. Les vignes de Cinsault, Syrah, Terret Bourret et la petite de Clairette sont en coteaux à environ 110 mètres d’altitude alors que celle de Carignan et l’autre de Clairette sont en bas-fonds (35 mètres d’altitude). Ces différences de terrain, exposition et cépage confèrent à chaque parcelle sa personnalité que je m’efforce de respecter en travaillant à favoriser la vie dans le sol. En agriculture biologique (Ecocert), je pratique à ce jour l’enherbement naturel et utilise, en complément du soufre et de la bouillie bordelaise à faible dose, des purins et tisanes de plantes afin de stimuler les défenses immunitaires de la vigne. Les raisins sont évidemment vendangés à la main, triés au besoin à la parcelle par des équipes de vendangeurs amis et passionnés, dans la joie et la bonne humeur. Au chai, ce sont les levures naturelles qui, à leur rythme, transforment le sucre en alcool à l’aide d’interventions physiques (pigeage, remontage, délestage, soutirage) qui ont pour but de motiver le labeur de ces micro-organismes. A la vigne comme au chai, j’essaie d’intervenir à bon escient et le plus discrètement possible afin que mes vins expriment au mieux le terroir. N’oublions pas que le millésime guide l’ensemble du cycle naturel. C’est lui qui donne la touche finale au profil des vins qui, de facto, varie d’une année à l’autre tout particulièrement aujourd’hui où les changements climatiques se font de plus en plus sentir et nous rappelle à notre fragilité.

La petite histoire

Le Mas Troqué est né d’une envie de changer de vie, une quête de sens. C’est l’histoire d’une vie urbaine troquée pour une vie paysanne, la maison vigneronne de l’arrière-grand-mère inhabitée et quelques vignes que les grands-parents viticulteurs coopérateurs ont gardées. C’est l’histoire d’une prise de conscience, du besoin de se connecter intimement à mère Nature et de partager notamment autour d’un verre de vin…